Fort de Pugey (extérieur et souterrain, août 2016)

Introduction

Dans le cadre de projets précédents (LIEPPEC , CHAILLUZ , ODIT) impliquant des acquisitions Lidar aéroportées sur la région de l’agglomération de Besançon et d’une thèse de doctorat (Fruchart 2014), nous avons porté une attention particulière aux vestiges archéologiques d’origine militaire issus d’aménagements de la fin du 19ème au début du 20ème siècle (Opitz, Nuninger 2013).

Dans cette perspective, nous avons décidé d’engager les premières campagnes d’acquisitions avec un nouvel équipement au fort de Pugey (Doubs). Il s’agit d’un Scanner T-Lidar Riegl VZ400 obtenu grâce la subvention du Ministère de l’Education Nationale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (MENESR) dans le cadre du CPER – programmation 2015 de l’action régionale.

 

Historique

Le fort de Pugey, construit entre 1890 et 1892, complète la ceinture défensive de la place de Besançon conçue par le général Séré de Rivière. Il s’agit d’un ouvrage souterrain encadré par des fossés.

Entre 1874 et 1880, plus de 150 forts ont été construits en étant conçus pour résister aux projectiles d’artillerie de cette époque, avec des casemates voûtées recouvertes de 3m de terre ou de gravats. Cependant, en 1885 l’apparition de l’obus torpille, mis à feu par une nouvelle fusée qui déclenche un retard à l’explosion après la percussion, permet à l’obus de n’exploser qu’après avoir profondément pénétré sous terre, au contact des voûtes. Une campagne d’essai au fort de la Malmaison près de Soissons démontre que tout ce qui a été construit est obsolète.

Pour les places de 1er rang, un nouveau type de construction est donc mis en œuvre avec des carapaces de béton de 2,5 m d’épaisseur sur lit de sable pour protéger les organes vitaux des forts. Ces nouvelles constructions sont complétées par des abris creusés sous roc à destination des troupes et des munitions. C’est dans ce cadre qu’a été conçu l’ouvrage de Pugey. Son rôle n’est plus d’abriter un grand nombre de pièces d’artillerie, mais d’interdire à l’ennemi le contrôle de la hauteur sur laquelle il se situe, ainsi que le débordement par les vallées latérales. Il est situé sur une croupe bordée de falaises et allant en s’amincissant jusqu’à 100 m, dominant de 108 et 115 m les vallées adjacentes. La fonction du système défensif est donc de couper le plateau dans sa partie la plus haute et la plus étroite par deux fossés défendus par des canons revolvers abrités dans des caponnières en béton spécial et par des parapets d’infanterie en terre coulante. Les locaux de troupe sont creusés en abris sous roc au niveau – 10 m sous le sol naturel. Ce niveau comporte également deux caves à canon orientées sur chacune des vallées, protégées par des embrasures en béton spécial, et qui permettent de neutraliser les passages tout en étant totalement à l’abri des tirs ennemis. Il est à noter que toutes les zones intérieures du fort sont protégées par 5m de roc et que toutes les parties au contact de l’extérieur sont en béton spécial de 2.5m d’épaisseur. Ce système inspirera les casemates de Bourges qui équiperont tous les forts modernes construits après 1900 jusqu’à la ligne Maginot.

 

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Bibliographie

– Fruchart, C. 2014. Analyse spatiale et temporelle des paysages de la forêt de Chailluz (Besançon, Doubs) de
l’Antiquité à nos jours.
Thèse de doctorat en Archéologie, Besançon: Université de Franche-Comté.
https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-01099184.

–  Nuninger, L., Fruchart, C. et Vurpillot, D. avec la collaboration de Chevassu, V., Dérivet J., Landré, M., Laplaige, C., Lattroy, M., Nuninger, J. et Opitz, R. Plate-forme d’Observation des Dynamiques Territoriales / PF DynaTerr Rapport d’activité concernant la subvention du MENESR dans le cadre du CPER – programmation 2015 de l’action régionale.

– Opitz, R., Nuninger, L. 2013. Point Cloud Metrics for Separating Standing Archaeological Remains and Low
Vegetation in ALS Data.
ISPRS-International Archives of the Photogrammetry, Remote Sensing and Spatial
Information Sciences
, 1(2), 459-464.

Remerciements

Nous tenons à remercier l’association Avalfort, notamment J. Nuninger et la mairie de Pugey, pour nous avoir donné accès et nous avoir accompagné lors de la mission de terrain pour l’acquisition des données sur le fort de Pugey et pour nous avoir fourni des informations sur l’historique de cet ouvrage.

 


 

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